Introduction  
  Pour un grand nombre de personnes, quand on en vient à parler de droits d'auteur, une image fort caricaturale s'impose. Celle des ayant-droits et des pirates jouant au chat et à la souris. La couverture médiatique navrante de l'affaire Napster en est un exemple frappant. Tantôt considéré comme une icône de la liberté de diffusion, tantôt dénoncé comme un vulgaire outil de piratage, ce logiciel est transformé en une image d'Epinal et les questions qu'il soulève semblent se réduire à un simple arbitrage d'intérêt entre les principaux producteurs et les nouveaux diffuseurs. Des associations de Majors ou des portails d'échanges de fichiers, qui va gagner?
Or, la réflexion concernant les droits d'auteurs ne peut se réduire à cette vision simpliste. Différents groupes, mouvements, réseaux, constitués d'artistes ou de programmeurs, d'administrateurs, de docteurs en droit ou de producteurs ont senti l'urgence de repenser le droit d'auteur à partir de ses trois pôles essentiels: l'auteur, le producteur/diffuseur et le domaine public. De nouvelles licences voient le jour, General Public License, Licence Art Libre, des manifestes s'élaborent, et de nouveaux logos s'affichent "no copyright", "copyleft"...Un mot revient régulièrement dans toutes ces initiatives: rééquilibrage. Par ce mot, il faut entendre un désir de réhabilitation du domaine public dans un monde de plus en plus privatisé, dans lequel tout échange est en passe d'être considéré comme une transaction. Cette volonté mène à une lutte sur le terrain législatif pour faire inscrire les "exceptions" qui permettent le droit de citation, de copie de sauvegarde comme principes fondamentaux du droit d'auteur. Dans le même esprit des programmeurs ou des artistes rédigent des licences qui pallient le manque de protection pour les oeuvres à participation ouverte. Ces différentes initiatives ont en commun une considération éthique orientée vers le partage équitable et l'accès le plus large à la culture et l'information.
Quel effet auront ces licences? Quel est l'avenir de ce "rééquilibrage"? Et surtout est-ce qu' un rééquilibrage n'est pas une revendication trop faible devant le pouvoir accumulé par les corporations, les monopoles construits par les producteurs et diffuseurs? Enfin, lorsque nous considérons les déséquilibres que le copyright provoque par rapport aux pays du Tiers Monde, son abolition radicale ne devient-elle pas une hypothèse à considérer?
L'association Constant vous invite à participer à une semaine de débats, discussions et exercices sur ces applications alternatives du droit d'auteur. Chaque soirée considèrera un domaine particulier comme la musique et le son, les arts visuels, les musées en ligne...Les invités témoigneront de leurs expériences et de leur expertise et engageront la discussion avec le public. En conclusion de chaque soirée ce même public sera invité à travailler sur des scénarios proposés par les invités. Un groupe de suivi mettra en évidence les similitudes et différences entre les questions soulevées dans chaque discipline et lors d'un débat contradictoire, le dernier jour, fera une synthèse des discussions. La semaine de travail sera conclue par une performance de l'historien Hillel Schwartz et d'une diffusion radio. Les débats seront diffusés et archivés sur le site internet de l'association Constant.